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dimanche, janvier 17, 2010

Soulevoil exactement !

 


Pour celle-là, le coup est parti tout seul.
... Coups de truelles au hasard, et cette femme est apparue sous son voile.
Pour la première fois, j'ai ouvert mon tube de noir.
Je ne le referai pas : je préfère éclairer les couleurs
au lieu de les enfermer. Mais bon, le sujet ici s'y prêtait.






mercredi, janvier 13, 2010

D'où vient qu'on est peintre et que c'est ça qui dit ?



La parole devrait théoriquement être contrat. Mais les mots...
Innocents, ils n'ont rien fait à personne.
Ils sont là, disponibles dans chaque langue,
et s'offrent pour dire sentiments et pensées,
pour décrire, informer, faire partager, se réjouir...
A la merci de nos intentions, les mots peuvent tout autant chanter l'amour,
s'inscrire dans une parole de soutien et de réconfort,
tandis que bien aiguisés, il est possible d'en faire une arme assassine.
Idem pour le silence. Il est d'or, et à la fois,
le silence peut véhiculer l'indifférence, c'est à dire le plus profond mépris.
Également, il est possible de s'habiller avec les mots, d'en faire une coquetterie
vide de sens, ou bien une parole charmeuse, ou un discours trompeur,
devenant un outil de manipulation, comme en politique par exemple.
La pire des intentions qu'on puisse construire grâce aux mots,
c'est de leur confier la possibilité sournoise de culpabiliser autrui,
de l'enfermer dans ses peurs à double tours.
C'est un peu (voire beaucoup)
la posture sociale actuelle qui utilise les mots pour culpabiliser le citoyen,
consommateur invétéré ( mais sans cesse sollicité) qui devrait avoir honte
de détruire sa planète en prenant son bain, en essuyant sa cuisinière
avec des petites lingettes, ou en utilisant sa voiture pour aller gagner son pain,
puisqu'à cause de lui et de la neige réunis,
on est en train de mettre tant de sel sur les routes, que les poissons des
rivières en sont tout retournés et que les arbres bouderont au printemps.
Grâce aux mots, on peut donc dire un paquet de bêtises !

Les mots, ça se dit, mais aussi, ça s'écoute !
Si on veut, on peut donc constituer avec eux un discours sans fin,
histoire de remplir l'espace entre soi et autrui.
Comme ça, on est sûr que autrui n'aura aucune place pour parler.
Mais si on veut, on peut tendre l'oreille et écouter les mots des autres.
Parce que tout le plaisir sera dans la rencontre.
Dans ce cas, les mots deviennent une formidable passerelle,
ou bien une main tendue.
Je ne sais pas si on peut parler de projet.
C'est en tout cas, le fruit d'une décision, d'une aspiration, d'une envie,
d'une curiosité sincère, en rapport à laquelle, les mots sont de braves
petits soldats prêts à rendre service, par leur fidélité incommensurable.

Personnellement j'adore les mots.
Quand j'étais enfant, je les emportais dans un énorme dictionnaire
que je hissais en haut des arbres, et là,j'ouvrais au hasard et tentais
de déchiffrer les sons, tout en regardant la nature autour de moi,
pour y trouver une adéquation, pour m'y fondre. C'est ainsi que je me suis
appris à lire seule, en fronde,au hasard. J'adorais des mots jolis comme "libellule",
"myosotis" par exemple, ou encore "carrément" comme un carré menteur,
ou "circonvolution", ou "anticonstitutionnellement" qui me donnait
tant de satisfaction à savoir prononcer d'un coup.

Quand je qualifie plus haut les mots "d'innocents", c'est en rapport
à cette rencontre avec eux, au sommets des feuilles, du temps où ils
étaient désencombrés de vouloir dire quoi que ce soit pour les autres.
Au sein du dictionnaire, leurs sons me parlaient. Liés avec le paysage
environnant, ils faisaient résonner des images magiques. Je crois que
c'est ainsi qu'on devient peintre sans le savoir encore.
Parce que le mot tel qu'on le retrouve ensuite enfermé dans des paroles
paradoxales, des paroles sans pensée, il est comme gaspillé, meurtri,
vidé de sa sève vitale.
Et puis, des fois, le mot est insuffisant pour faire résonner en un seul
ce qu'on ressent. Alors l'usage d'un autre langage comme celui de l'image
ou de la musique, vient compléter ce qui se loge dans la valise de chaque mot.


Tout ça est bien subjectif. Mais c'est à la subjectivité de chacun que les mots
se trouvent assujettis.
Oui, ce qui nous différencie de l'animal, c'est l'usage de la parole, avec la
liberté de choisir de la faire tenir, ou bien au contraire, de mentir avec elle,
de se mentir même.
Mais ce qui nous différencie de l'animal également, c'est le rire.
Au commencement est la parole.
Et chacun détient la liberté de faire d' elle, un objet digne ou non.
C'est bien cela qui se donne en partage
dès qu'on s'ouvre à l'autre, n'est-ce pas ?

Construire un tableau revient à faire des phrases
avec des mots sans bornes, qui prennent le temps de résonner
au delà de la raison.
Se demander de savoir lire un tableau,
revient à se donner le temps d'entendre la circulation
des images animées à l'intérieur des mots.

samedi, janvier 09, 2010

Changement de support.

... Changement de support !
Tout objet, grand ou petit est une forme, une sculpture dans l'espace.
Il est toujours intéressant d'aller jouer avec ... ce d'autant quand
le jeu est immédiatement sonore.



jeudi, janvier 07, 2010

Déesses's vidéo

... de l'origine

Poser la question de l'origine _ ces déesses mères sont là pour ça _
revient à désirer déceler l'instant de génèse d'une chose.
L'aspiration est de saisir le passage entre ce qui n'était pas là encore
et ce qui advient.
Force est de constater qu'à une valeur près, on ne fait que l'effleurer.
Dans l'interstice, entre zéro et un, en oscillation constante, on ne fait que
reconnaître l'existence d'un champ, celui de l'acte créatif en soi.
Le concept de l'origine a pour corolaire celui de décider.
Face à une toile blanche, s'ouvre une fenêtre transitionnelle, espace-
support d'une parole en vue de déposer une architecture animée d'une
proposition.
C'est un peu comme si, à la place de Dieu,
on ferait acte de poser un axiome purement.
Notre désir créatif est fondé sur un jeu de parole
qui croit vrai ce qu'il énonce,
et se promet d'élaborer un discours qui se tient.
N'oublions pas "qu'on fait mine de..."

Les Déesses-mères ou la question de l'origine

Exceptée la dernière qui fut peinte sur un support en 60 F,
les autres toiles sont de la taille de totems ( 2,2mX 0,8m )









lundi, janvier 04, 2010

... a la plume !


une peinture au carrefour des civilisations à travers le monde


_Peindre ou dessiner en fait, indique tout bonnement un rapport au temps.
On ne peut pas dire seulement que ça décrit cette relation.
C’est le choix d’un temps qui en amont, habite plus ou moins sciemment
l’oeuvre autant que l’artiste.
Mon plaisir personnel s’opère dans la durée.
Que je dessine , c’est à dire que je tende à m’exprimer d’un trait, alors je vais m’y mettre avec l’ouverture d’un temps infini pour aller vers le dessin juste, en traversant toute une suite dont j’admets par avance, la succession nécessaires des passages.
Pour la photo qui joue de l’immédiateté, je m’y prends de la même manière. Je suis de ces personnes « qui mitraillent » et qui tiennent à donner à voir le déroulement des images accompagnant un mouvement.
Autant dire que face à une toile, il ne saurait être question de se satisfaire du premier jet.
Le rapport au temps alors revient à s’offrir un savoureux rapport avec la peinture elle-même. L’idée est de lui donner « de la matière » ceci, dans tous les sens du terme. Il s’agit d’offrir à cet acte de peindre, de quoi converser, de quoi échanger, de quoi se demander ce qu’il veut bien me dire d’une vérité qui s’anime en moi, à cet instant. Et « ça peint » en soi , c’est à dire que le plaisir est de se déposséder d’une volonté de maîtrise. Le « lâcher- prise » est maître de jeu et ce n’est pas peu dire. Du coup, je me vois au début de chaque toile, en train de donner et de donner encore, une foule d’éléments dont il va falloir que je me débrouille longtemps, sans savoir comment ni vers où j’accèderai à la réalisation du tableau.
Ma seule certitude vivifiante, tient dans le but que je me promets d’atteindre : ça fera un tableau qui se tient en temps et heure. Tout le plaisir est contenu dans cette traversée, sur cette voie ouverte vers nulle part, au fil du temps a priori infini.

... Une peinture ouverte au monde. Une peinture en dialogue avec toutes les cultures du monde. Une peinture au carrefour des civilisations à travers le monde.
La mienne pose cette question depuis son origine, et pour cause : je m’entête depuis lors, à soulever cette question du point d’orgue,, sorte de « bing bang » de l’art en général, du mien en particulier, qui de là, indique mon appartenance à toutes les civilisations du monde depuis la nuit des temps.
On ne part pas vers un chemin de connaissance, mais plus exactement, on arpente une voie de reconnaissance. Ma conviction est que tout est là dans la nature et habite en nous, dès notre naissance. Or, le fait est, que parachuté au monde à l’état de prématuré, il s’avère obligatoire de passer par un « formatage » culturel et familial. Toute notre vie ensuite consiste à quitter les dictats et tous carcans formateurs puisque c’est par-delà l’horizon indiqué, que seulement, selon nos pas choisis, il est possible de trouver, voire de retrouver cette connaissance initiale, provenue de l’origine.

Car « nous sommes au monde ! » ...
Tout ceci pour dire que confondre « création » et invention » n’a jamais eu le moindre sens à mes yeux. D’où mon plaisir de réfléchir mon appartenance aux monde, située au croisement de toutes les civilisations et les croyances à travers ce monde et le temps. Ainsi, ça tombe pile ! De là, mon parcours se mesure, s’ouvrant à l’infini vers nulle part. Ainsi se dit ma démarche qui n’a de réponse qu’un « parce que », si on me demande « pourquoi ? ».

le tombé pile.

format : 2,5m X 1,5m


Aux beaux Arts, je suis tombée pile à la période de l'art conceptuel devenant pensée unique.
Et ça tombait mal, du fait que j'aimais trop dessiner pour renoncer à ce plaisir de m'investir
dans l'usage du trait.
Tout est langage, c'est à dire que chaque outil crée sa grammaire et que in fine, c'est la propre
vérité de l'artiste qui en tous les cas, se révèle.
Dans les galeries, l'écho a répondu : _ " Prenez un pseudo et faîtes deux carrières parallèles pour montrer d'un côté vos dessins et de l'autre, vos fresques". On aurait dû dire ça à Michel Ange, tiens ! Pour consulter son oeuvre, c'eut été tellement plus simple.
N'empêche, qu'en n'ayant jamais lâché "mon os", je regarde aujourd'hui la voie richissime que le dessin a pu m'ouvrir, en le maintenant présent quoi que je fasse, sur n'importe quel support et sous tout format. Il faut s'entêter dans la vie !

vendredi, janvier 01, 2010

Des dessins réalisés au pinceau.

... Ou ce que peindre demande au corps.
En fait ici, je n'ai fait qu'illustrer à la lettre, les mots du kiné qui s'évertuait
à redresser pièce à pièce tout ce qu'au fil du temps j'ai fini par "vriller"
à force de tension vers cette fameuse justesse du trait qui me gouverne.

( cliquer en bas de l'image pour entendre la musique )

Elle danse danse danse chante....

Quand le peintre danse la peinture chante....
( format 2,5m X 1,5m )